Le panneau est divisé verticalement en trois parties : les préfixes à gauche, les bases verbales au centre et les terminaisons à droite.
Les verbes sont organisés en cinq sections horizontales selon leur comportement et le nombre de bases qu’ils possèdent du plus complexe au plus simple. Dans ces sections, le nombre de bases prend en compte le rapport entre orthographe et prononciation.
En haut du panneau, nous trouvons les deux verbes avoir et être, organisés non pas selon l’ordre attendu de la conjugaison, mais groupés plus ou moins par temps et par base.
Dans la deuxième section du panneau, on trouve d’autres verbes très fréquents et irréguliers : à gauche, les trois verbes aller, venir et faire, présentés de façon horizontale, et à droite, les cinq verbes falloir, devoir, savoir, vouloir, et pouvoir.
Les bases verbales sont en gras, les formes complètes sont en normal.
Les sections suivantes sont présentées verticalement, organisées par le nombre de bases que chaque verbe possède, du plus grand nombre au plus petit, et par type de conjugaison. Les verbes qui se comportent de façon semblable ont été placés proches les uns des autres afin d’attirer l’attention sur les similarités tout en notant les différences.
Par exemple, mettre se situe juste au-dessus de battre, ce qui permet de les comparer facilement. De même, on comprend bien les modifications nécessaires pour les verbes comme mener ou jeter quand on prend en compte leur prononciation.
Dans les boîtes à droite du panneau se trouvent les terminaisons. La première boîte en partant du haut contient les infinitifs, qui sont toujours associés à la première forme de chaque verbe. Dans la boîte adjacente, on trouve les formes dérivées utilisées dans la construction du futur et du conditionnel, cette fois en prenant en compte la prononciation. Les terminaisons du futur et du conditionnel se trouvent dans la même boîte, le futur en haut de la boîte, le conditionnel en bas. Ces dernières serviront aussi pour l’imparfait.
Le présent du subjonctif occupe la boîte suivante.
La quatrième boîte contient toutes les terminaisons du présent de l’indicatif. Les élèves ne tarderont pas à remarquer qu’elles sont en nombre limité, et qu’il devient possible très rapidement de deviner lesquelles utiliser pour chaque verbe qu’ils rencontrent.
La disposition des terminaisons attire l’attention sur la similarité entre l'imparfait, le présent du subjonctif et celui de l’indicatif.
Immédiatement en dessous, on trouve la boîte contenant le participe présent.
Les terminaisons des participes passés se trouvent dans la boîte suivante dont les parties inférieures permettent les accords du féminin et du pluriel. On trouve à droite les participes passés des cinq verbes moudre, résoudre, inclure, clore et dissoudre. Nous avons jugé que ces verbes sont principalement utilisés à l’infinitif et au participe passé, et que cette section réduite serait suffisante.
La dernière boîte sert à présenter les terminaisons du passé simple organisées de façon à montrer la suite sonore de chaque type de conjugaison.
A gauche du panneau, on trouve les préfixes les plus couramment utilisés en français avec les verbes. Ils permettent de montrer aux élèves comment le français construit ses verbes et de leur faire prendre conscience que tous les verbes dérivés se conjuguent exactement comme leur verbe de base.
Certains verbes comme ouïr ou gésir n’ont pas été inclus dans ce panneau en raison de la rareté de leur utilisation. De même, les particularités des verbes comme traire ou piéger se retrouvent dans plusieurs autres conjugaisons.
Il convient si possible de garder le panneau affiché au mur, afin que les élèves puissent s’y référer chaque fois qu’ils en ont besoin.
Plutôt qu’une approche purement technique et abstraite de la conjugaison, nous proposons d’explorer le système verbal en contexte et grâce aux productions des élèves.
Pour des non-francophones, par exemple, voici trois façons parmi d’autres de se servir de ce panneau.
Un élève dit, Chaque jour, mes collègues *écrisent le menu du restaurant.
Comme le panneau restera visible sur le mur après ça, l'élève verra peut-être plus tard que lire et écrire ont des constructions différentes. Il verra aussi que finalement, écrire ne varie pas beaucoup et qu'il peut trouver toutes ses formes simplement à partir de écrire et écrivent.
Les élèves racontent une brève histoire au présent, et pointent les verbes sur le panneau.
Après, quand l'histoire est finie, on essaie de se souvenir de ce qui s'est passé, et on raconte ce dont on se souvient, en pointant encore les verbes sur le tableau, utilisant cette fois le passé. Les élèves peuvent voir très concrètement qu'en français on utilise des "boîtes" différentes pour les terminaisons des verbes, en fonction des temps. Ils peuvent aussi prendre conscience que la base du verbe peut parfois changer aussi, mais pas toujours. La vision du panneau avec toutes les conjugaisons possibles renforce l'idée qu'il y a des variations, mais aussi qu'elles sont en nombre limité et que pour beaucoup de verbes, il n'y a pas beaucoup d'informations à mémoriser.
Un élève dit : J'ai comprendu et ne réussit pas à corriger le problème.
Dans une classe de francophones, l’enseignant peut demander quels verbes on peut construire à partir de prendre ou de venir, par exemple, afin de sensibiliser les élèves aux constructions qu’utilise le français.
On peut sans aucun doute trouver bien d'autres propositions de travail pour la classe. Nous avons confiance dans le fait que les élèves feront les prises de conscience nécessaires à une compréhension de la conjugaison au fil de l'utilisation du panneau.